Rentabilité

Afin d’appréhender la rentabilité de son investissement, le  candidat bâtisseur doit comparer les coûts supplémentaires consentis pour la construction de sa maison (isolation plus épaisse, ventilation mécanique,…) avec les économies (réduction de la facture énergétique et des frais d’entretien des techniques) que ces investissements permettront de réaliser dans le futur. Cet investissement supplémentaire devient rentable lorsque, après une période raisonnable d’utilisation,  les  l’économies réalisées dépassent effectivement le surcoût consenti à la construction.

Sur base de plusieurs études, le temps de retour simple sur investissement d’une maison passive est estimé entre 23 et 30 ans (hors primes), pour des surinvestissements de 15% du coût du bâtiment. En incluant les primes et la croissance du coût de l’énergie, on peut considérer que l’investissement sera réellement retrouvé en 7 à 15 ans.

Rentabilité, oui ! Mais pas à n’importe quel prix… Il est évident que plus la performance énergétique d’un bâtiment est poussée loin (plus le bâtiment est isolé), plus il coûte à la construction et qu’inversement, moins il consomme d’énergie pour le chauffage. C’est le principe illustré par le graphique (source) ci-dessous.

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Ce graphe peut être séparé en 3 parties :

1. Maison basse énergie (15 à 60 kWh/m².an)Basse_En

Un effort est produit afin de limiter les transmissions de chaleur mais l’enveloppe n’est pas assez efficace que pour se passer des frais d’installation d’un système de chauffage.  La construction s’avère de plus en plus coûteuse en matériaux et en techniques d’isolation et de ventilation. D’autre part, les besoins en énergie baissent (décroissance linéaire), et donc certains coûts d’exploitation diminuent, mais ils ne peuvent compenser les surcoûts de construction (croissance exponentielle). On observe cependant un premier optimum vers 40-45 kWh/m².an (= optimum basse énergie). 

2. Maison passive (15 kWh/m².an)  Passif

Un second optimum atteint à  15 kWh/m².an (= optimum passif) correspond à la norme du standard passif.   Lorsque l’enveloppe de la maison atteint cette performance, une économie considérable peut être faite puisqu’on peut se passer d’un équipement de chauffage classique et des frais  d’installation de ce dernier (chaudière, cheminée, distribution, radiateurs, citerne, etc.). Les besoins de chauffage peuvent être assumés par un simple appoint (chauffage non-conventionnel).

3. Maison zéro-énergie (0 à 15 kWh/m².an)  zero

Après la disparition du système de chauffage, la performance de l’enveloppe peut encore être poussée à l’extrême. Cela implique une économie d’énergie de chauffage (décroissance linéaire) de moins en moins importante en termes absolus (quelques kWh/ m².an).
Ce type de construction exige des techniques et des matériaux tellement onéreux (croissance exponentielle) que la rentabilité s’en voit franchement diminuée. A l’heure actuelle, ces maisons “zéro énergie” ne sont pas intéressantes.